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Charles Baudelaire

Semper Eadem (Ever The Same)

«D'où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange,
Montant comme la mer sur le roc noir et nu?»
— Quand notre coeur a fait une fois sa vendange
Vivre est un mal. C'est un secret de tous connu,

Une douleur très simple et non mystérieuse
Et, comme votre joie, éclatante pour tous.
Cessez donc de chercher, ô belle curieuse!
Et, bien que votre voix soit douce, taisez-vous!

Taisez-vous, ignorante! âme toujours ravie!
Bouche au rire enfantin! Plus encor que la Vie,
La Mort nous tient souvent par des liens subtils.

Laissez, laissez mon coeur s'enivrer d'un mensonge,
Plonger dans vos beaux yeux comme dans un beau songe
Et sommeiller longtemps à l'ombre de vos cils!

Ever the Same

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Causerie (Conversation)

Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose!
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.

— Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme;
Ce qu'elle cherche, amie, est un lieu saccagé
Par la griffe et la dent féroce de la femme.
Ne cherchez plus mon coeur; les bêtes l'ont mangé.

Mon coeur est un palais flétri par la cohue;
On s'y soûle, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux!
— Un parfum nage autour de votre gorge nue!...

Ô Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux!
Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes,
Calcine ces lambeaux qu'ont épargnés les bêtes!

Conversation

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The Blessing

When, by a decree of the sovereign power,
The poet makes his appearance in a bored world,
With fists clenched at the horror, his outraged mother
Calls on a pitying God, at whom these curses are hurled:
'Why was I not made to litter a brood of vipers
Rather than conceive this human mockery?
My curses on that night whose ephemeral pleasures
Filled my womb with this avenging treachery!

Since I must be chosen among all women that are
To bear the lifetime's grudge of a sullen husband,
And since I cannot get rid of this caricature,
-Fling it away like old letters to be burned,

On what you have devised for my punishment
I will let all your hate of me rebound,
I will torture this stunted growth until its bent

Branches let fall every blighted bud to the ground!'
And so she prepares herself in

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The Blessing

When, by a decree of the sovereign power,
The poet makes his appearance in a bored world,
With fists clenched at the horror, his outraged mother
Calls on a pitying God, at whom these curses are hurled:
"Why was I not made to litter a brood of vipers
Rather than conceive this human mockery?
My curses on that night whose ephemeral pleasures
Filled my womb with this avenging treachery!

Since I must be chosen among all women that are
To bear the lifetime's grudge of a sullen husband,
And since I cannot get rid of this caricature,
--Fling it away like old letters to be burned,

On what you have devised for my punishment
I will let all your hate of me rebound,
I will torture this stunted growth until its bent

Branches let fall every blighted bud to the ground!"
And so she prepares herself in

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Letter To Sainte-Beuve

On the old oak benches, more shiny and polished
than links of a chain that were, each day, burnished
rubbed by our human flesh, we, still un-bearded,
trailed our ennui, hunched, round-shouldered,
under the four-square heaven of solitude,
where a child drinks study’s tart ten-year brew.
It was in those days, outstanding and memorable,
when the teachers, forced to loosen our classical
fetters, yet all still hostile to your rhyming,
succumbed to the pressure of our mad duelling,
and allowed a triumphant, mutinous, pupil
to make Triboulet howl in Latin, at will.
Which of us in those days of pale adolescence
didn’t share the weary torpor of confinement,
- eyes lost in the dreary blue of a summer sky
or the snowfall’s whiteness, we were dazzled by,
ears pricked, eager, waiting – a pack of hounds
drinking some book’s far echo, a riot’s sound?
Most of all in summer, that melted the leads,
the walls, high, blackened, filled with dread,

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Spleen (I)

Pluviôse, irrité contre la ville entière,
De son urne à grands flots verse un froid ténébreux
Aux pâles habitants du voisin cimetière
Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

Mon chat sur le carreau cherchant une litière
Agite sans repos son corps maigre et galeux;
L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière
Avec la triste voix d'un fantôme frileux.

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée
Accompagne en fausset la pendule enrhumée
Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,

Héritage fatal d'une vieille hydropique,
Le beau valet de coeur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts.

--------------------------------- -----------------------------------------------
Spleen

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L'Homme Et La Mer (Man And The Sea)

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!


Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables!

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Parfum Exotique (Exotic Perfume)

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Exotic Perfume

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L'Irrémédiable (The Irremediable)

I

Une Idée, une Forme, un Etre
Parti de l'azur et tombé
Dans un Styx bourbeux et plombé
Où nul oeil du Ciel ne pénètre;

Un Ange, imprudent voyageur
Qu'a tenté l'amour du difforme,
Au fond d'un cauchemar énorme
Se débattant comme un nageur,

Et luttant, angoisses funèbres!
Contre un gigantesque remous
Qui va chantant comme les fous
Et pirouettant dans les ténèbres;

Un malheureux ensorcelé
Dans ses tâtonnements futiles
Pour fuir d'un lieu plein de reptiles,

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Franciscae Meae Laudes (Praises of My Francesca)

Novis te cantabo chordis,
O novelletum quod ludis
In solitudine cordis.

Esto sertis implicata,
Ô femina delicata
Per quam solvuntur peccata!

Sicut beneficum Lethe,
Hauriam oscula de te,
Quae imbuta es magnete.

Quum vitiorum tempegtas
Turbabat omnes semitas,
Apparuisti, Deitas,

Velut stella salutaris
In naufragiis amaris.....
Suspendam cor tuis aris!

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