La blanche neige
Les anges les anges dans le ciel
L'un est vêtu en officier
L'un est vêtu en cuisinier
Et les autres chantent
Bel officier couleur du ciel
Le doux printemps longtemps après Noël
Te médaillera d'un beau soleil
D'un beau soleil
Le cuisinier plume les oies
Ah ! tombe neige
Tombe et que n'ai-je
Ma bien-aimée entre mes bras
poem by Guillaume Apollinaire
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Clotilde
The anemone and flower that weeps
have grown in the garden plain
where Melancholy sleeps
between Amor and Disdain
There our shadows linger too
that the midnight will disperse
the sun that makes them dark to view
will with them in dark immerse
The deities of living dew
Let their hair flow down entire
It must be that you pursue
That lovely shadow you desire
poem by Guillaume Apollinaire
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14 Juin 1915
On ne peut rien dire
Rien de ce qui se passe
Mais on change de Secteur
Ah ! voyageur égaré
Pas de lettres
Mais l'espoir
Mais un journal
Le glaive antique de la Marseillaise de Rude
S'est changé en constellation
Il combat pour nous au ciel
Mais cela signifie surtout
Qu'il faut être de ce temps
Pas de glaive antique
Pas de Glaive
Mais l'Espoir
poem by Guillaume Apollinaire
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Signe
Je suis soumis au Chef du Signe de l'Automne
Partant j'aime les fruits je déteste les fleurs
Je regrette chacun des baisers que je donne
Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs
Mon Automne éternelle ô ma saison mentale
Les mains des amantes d'antan jonchent ton sol
Une épouse me suit c'est mon ombre fatale
Les colombes ce soir prennent leur dernier vol
poem by Guillaume Apollinaire
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The Sign
I am bound to the King of the Sign of Autumn
Parting I love the fruits I detest the flowers
I regret every one of the kisses that I’ve given
Such a bitter walnut tells his grief to the showers
My Autumn eternal O my spiritual season
The hands of lost lovers juggle with your sun
A spouse follows me it’s my fatal shadow
The doves take flight this evening their last one
poem by Guillaume Apollinaire
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Hunting Horns
Our story’s noble as its tragic
like the grimace of a tyrant
no drama’s chance or magic
no detail that’s indifferent
makes our great love pathetic
And Thomas de Quincey drinking
Opiate poison sweet and chaste
Of his poor Anne went dreaming
We pass we pass since all must pass
Often I’ll be returning
Memories are hunting horns alas
whose note along the wind is dying
poem by Guillaume Apollinaire
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Automne
Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d'automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s'en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d'amour et d'infidélité
Qui parle d'une bague et d'un coeur que l'on brise
Oh! l'automne l'automne a fait mourir l'été
Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises
poem by Guillaume Apollinaire
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L'avenir
Soulevons la paille
Regardons la neige
Écrivons des lettres
Attendons des ordres
Fumons la pipe
En songeant à l'amour
Les gabions sont là
Regardons la rose
La fontaine n'a pas tari
Pas plus que l'or de la paille ne s'est terni
Regardons l'abeille
Et ne songeons pas à l'avenir
Regardons nos mains
Qui sont la neige
La rose et l'abeille
Ainsi que l'avenir
poem by Guillaume Apollinaire
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Cors de chasse
Notre histoire est noble et tragique
Comme le masque d'un tyran
Nul drame hasardeux ou magique
Aucun détail indifférent
Ne rend notre amour pathétique
Et Thomas de Quincey buvant
L'opium poison doux et chaste
À sa pauvre Anne allait rêvant
Passons passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent
poem by Guillaume Apollinaire
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Nocturne
Le ciel nocturne et bas s'éblouit de la ville
Et mon cœur bat d'amour à l'unisson des vies
Qui animent la ville au-dessous des grands cieux
Et l'allument le soir sans étonner nos yeux
Les rues ont ébloui le ciel de leurs lumières
Et l'esprit éternel n'est que par la matière
Et l'amour est humain et ne vit qu'en nos vies
L'amour cet éternel qui meurt inassouvi
poem by Guillaume Apollinaire
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