Le Doux Sommeil Habite
Le doux sommeil habite où sourit la fortune,
Pareil aux faux amis, le malheur l'importune.
Il vole se poser, loin des cris de douleurs,
Sur des yeux que jamais n'ont altérés les pleurs.
poem by Andre Marie de Chenier
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L’Impur Et Fier Epoux
L'impur et fier époux que la chèvre désire
Baisse le front, se dresse et cherche le satyre.
Le satyre, averti de cette inimitié,
Affermit sur le sol la corne de son pié;
Et leurs obliques fronts, lancés tous deux ensemble,
Se choquent; l'air frémit, le bois s'agite et tremble.
poem by Andre Marie de Chenier
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De Nuit, La Nymphe Errante
De nuit, la nymphe errante à travers le bois sombre
Aperçoit le satyre; et, le fuyant dans l'ombre,
De loin, d'un cri perfide, elle va l'appelant.
Le pied-de-chèvre accourt, sur sa trace volant,
Et dans une eau stagnante, à ses pas opposée,
Tombe, et sa plainte amère excite leur risée.
poem by Andre Marie de Chenier
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Ma Muse Fuit Les Champs
Ma Muse fuit les champs abreuvés de carnage,
Et ses pieds innocents ne se poseront pas
Où la cendre des morts gémirait sous ses pas.
Elle pâlit d'entendre et le cri des batailles,
Et les assauts tonnants qui frappent les murailles,
Et le sang qui jaillit sous les pointes d'airain
Souillerait la blancheur de sa robe de lin.
poem by Andre Marie de Chenier
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Le Poete
... Pour lui
L'ombre du cabinet en délices abonde.
S'il fuit les graves riens, noble ennui du beau monde,
Ou si, chez la beauté qui l'admit en secret,
Las de parler, enfin il demeure muet,
Il regagne à grands pas son asile et l'étude:
Il y trouve la paix, la douce solitude,
Ses livres, et sa plume au bec noir et malin,
Et la sage folie, et le rire à l'oeil fin.
poem by Andre Marie de Chenier
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Ah! Prends Un Coers Humain
Ah! prends un coeur humain, laboureur trop avide,
Lorsque d'un pas tremblant l'indigence timide
De tes larges moissons vient, le regard confus,
Recueillir après toi les restes superflus.
Souviens-toi que Cybèle est la mère commune.
Laisse la probité que trahit la fortune.
Comme l'oiseau du ciel, se nourrir à tes pieds
De quelques grains épars sur la terre oubliés.
poem by Andre Marie de Chenier
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Fille Du Vieux Pasteur
Fille du vieux pasteur, qui d'une main agile
Le soir emplis de lait trente vases d'argile,
Crains la génisse pourpre, au farouche regard,
Qui marche toujours seule et qui paît à l'écart.
Libre, elle lutte et fuit, intraitable et rebelle.
Tu ne presseras point sa féconde mamelle,
A moins qu'avec adresse un de ses pieds lié
Sous un cuir souple et lent ne demeure plié.
poem by Andre Marie de Chenier
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Allez, Mes Ver, Allez
Allez, mes vers, allez; je me confie en vous;
Allez fléchir son coeur, désarmer son courroux;
Suppliez, gémissez, implorez sa clémence,
Tant qu'elle vous admette enfin à sa présence.
Entrez: à ses genoux prosternez vos douleurs,
Le deuil peint sur le front, abattus, tout en pleurs;
Et ne revoyez point mon seuil triste et farouche,
Que vous ne m'apportiez un pardon de sa bouche.
poem by Andre Marie de Chenier
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le Lys Est Le Plus Beau
Le lys est le plus beau des enfants du zéphire,
Il lève un front superbe et demande l'empire.
Des suaves esprits dans sa coupe formés,
L'air, les eaux, le bocage, au loin sont embaumés.
Sous l'herbe, loin des yeux, plus aimable et moins belle,
La violette fuit. Son parfum la révèle,
Avertit qu'elle est là; que, voulant se cacher
Là, pour le sein qu'on aime, il faut l'aller chercher.
poem by Andre Marie de Chenier
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Le Courroux D’Un Amant
Le courroux d'un amant n'est point inexorable.
Ah! si tu la voyais, cette belle coupable,
Rougir et s'accuser, et se justifier,
Sans implorer sa grâce et sans s'humilier.
Pourtant de l'obtenir doucement inquiète,
Et, les cheveux épars, immobile, muette,
Les bras, la gorge nue, en un mol abandon,
Tourner sur toi des yeux qui demandent pardon!
Crois qu'abjurant soudain le reproche farouche,
Tes baisers porteraient son pardon sur sa bouche.
poem by Andre Marie de Chenier
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