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Emile Verhaeren

Soir religieux (II)

Vers une lune toute grande,
Qui reluit dans un ciel d'hiver
Comme une patène d'or vert,
Les nuages vont à l'offrande.

Ils traversent le firmament,
Qui semble un choeur plein de lumières
Où s'étageraient des verrières
Lumineuses obscurément,

Si bien que ces nuits remuées
Mirent au fond de marais noirs,
Comme en de colossaux miroirs,
La messe blanche des nuées.

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Que tes yeux clairs, tes yeux d'été

Que tes yeux clairs, tes yeux d'été,
Me soient, sur terre,
Les images de la bonté.

Laissons nos âmes embrasées
Revêtir d'or chaque flamme de nos pensées.

Que mes deux mains contre ton coeur
Te soient, sur terre,
Les emblèmes de la douceur.

Vivons pareils à deux prières éperdues
L'une vers l'autre, à toute heure, tendues.

Que nos baisers sur nos bouches ravies
Nous soient sur terre
Les symboles de notre vie.

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Au bord du quai

Et qu'importe d'où sont venus ceux qui s'en vont,
S'ils entendent toujours un cri profond
Au carrefour des doutes !
Mon corps est lourd, mon corps est las,
Je veux rester, je ne peux pas ;
L'âpre univers est un tissu de routes
Tramé de vent et de lumière ;
Mieux vaut partir, sans aboutir,
Que de s'asseoir, même vainqueur, le soir,
Devant son oeuvre coutumière,
Avec, en son coeur morne, une vie
Qui cesse de bondir au-delà de la vie.

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Quand le ciel étoilé couvre notre demeure

Quand le ciel étoilé couvre notre demeure
Nous nous taisons durant des heures
Devant son feu intense et doux
Pour nous sentir, plus fervemment, émus de nous.

Les grands astres d'argent tracent là-haut leur route ;
Sous les flammes et les lueurs
La nuit étend ses profondeurs
Et le calme est si grand que l'océan l'écoute !

Mais qu'importe que se taise même la mer,
Si dans l'espace immense et clair
Plein d'invisible violence
Nos coeurs battent si fort qu'ils font tout le silence !

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Quoique nous le voyions fleurir

Quoique nous le voyions fleurir devant nos yeux
Ce jardin clair où nous passons silencieux,
C'est plus encor en nous que se féconde
Le plus candide et doux jardin du monde.

Car nous vivons toutes les fleurs,
Toutes les herbes, toutes les palmes
En nos rires et en nos pleurs
De bonheur pur et calme.

Car nous vivons toute la joie
Dardée en cris de fête et de printemps,
En nos aveux où se côtoient
Les mots fervents et exaltants.

Oh! dis, c'est bien en nous que se féconde
Le plus joyeux et doux jardin du monde.

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Si d'autres fleurs décorent la maison

Si d'autres fleurs décorent la maison
Et la splendeur du paysage,
Les étangs purs luisent toujours dans le gazon,
Avec les grands yeux d'eau de leur mouvant visage.

Dites de quels lointains profonds et inconnus
Tant de nouveaux oiseaux sont-ils venus,
Avec du soleil sur leurs ailes ?

Juillet a remplacé Avril dans le jardin
Et les tons bleus par les grands tons incarnadins,
L'espace est chaud et le vent frêle ;
Mille insectes brillent dans l'air, joyeusement,
Et l'été passe, en sa robe de diamants
Et d'étincelles.

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Le printemps jeune et bénévole

Le printemps jeune et bénévole
Qui vêt le jardin de beauté
Elucide nos voix et nos paroles
Et les trempe dans sa limpidité.

La brise et les lèvres des feuilles
Babillent, et lentement effeuillent
En nous les syllabes de leur clarté.

Mais le meilleur de nous se gare
Et fuit les mots matériels ;
Un simple et doux élan muet
Mieux que tout verbe amarre

Notre bonheur à son vrai ciel :
Celui de ton âme, à deux genoux,
Tout simplement, devant la mienne,
Et de mon âme, à deux genoux,
Très doucement, devant la tienne.

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Pour nous aimer des yeux

Pour nous aimer des yeux,
Lavons nos deux regards de ceux
Que nous avons croisés, par milliers, dans la vie
Mauvaise et asservie.

L'aube est en fleur et en rosée
Et en lumière tamisée
Très douce ;
On croirait voir de molles plumes
D'argent et de soleil, à travers brumes,
Frôler et caresser, dans le jardin, les mousses.
Nos bleus et merveilleux étangs
Tremblent et s'animent d'or miroitant ;

Des vols émeraudés, sous les arbres, circulent ;
Et la clarté, hors des chemins, des clos, des haies,
Balaie
La cendre humide, où traîne encor le crépuscule.

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Parabole

Parmi l'étang d'or sombre
Et les nénuphars blancs,
Un vol passant de hérons lents
Laisse tomber des ombres.

Elles s'ouvrent et se ferment sur l'eau
Toutes grandes, comme des mantes ;
Et le passage des oiseaux, là-haut,
S'indéfinise, ailes ramantes.

Un pêcheur grave et théorique
Tend vers elles son filet clair,
Ne voyant pas qu'elles battent dans l'air
Les larges ailes chimériques,

Ni que ce qu'il guette, le jour, la nuit,
Pour le serrer en des mailles d'ennui,
En bas, dans les vases, au fond d'un trou,
Passe dans la lumière, insaisissable et fou.

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Le ciel en nuit, s'est déplié

Le ciel en nuit, s'est déplié
Et la lune semble v eiller
Sur le silence endormi.

Tout est si pur et clair,
Tout est si pur et si pâle dans l'air
Et sur les lacs du paysage ami,
Qu'elle angoisse, la goutte d'eau
Qui tombe d'un roseau
Et tinte, et puis se tait dans l'eau.

Mais j'ai tes mains entre les miennes
Et tes yeux sûrs ; qui me retiennent,
De leurs ferveurs, si doucement ;
Et je te sens si bien en paix de toute chose
Que rien, pas même un fugitif soupçon de crainte,
Ne troublera, fût-ce un moment,
La confiance sainte
Qui dort en nous comme un enfant repose.

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