* A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z | Latest poems | Random poems | Poets | Submit poem

Emile Verhaeren

C'est la bonne heure où la lampe s'allume

C'est la bonne heure où la lampe s'allume :
Tout est si calme et consolant, ce soir,
Et le silence est tel, que l'on entendrait choir
Des plumes.

C'est la bonne heure où, doucement,
S'en vient la bien-aimée,
Comme la brise ou la fumée,
Tout doucement, tout lentement.

Elle ne dit rien d'abord - et je l'écoute ;
Et son âme, que j'entends toute,
Je la surprends luire et jaillir
Et je la baise sur ses yeux.

C'est la bonne heure où la lampe s'allume,
Où les aveux
De s'être aimés le jour durant,
Du fond du coeur profond mais transparent,
S'exhument.

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Les chaumes

A cropetons, ainsi que les pauvres Maries
Des légendes de l'autrefois,
Par villages, sous les cieux froids,
Sont assises les métairies :

Chaumes teigneux, pignons crevés, carreaux fendus,
Souffreteuses et lamentables ;
Le vent siffle, par les étables
Et par les carrefours perdus.

A cropetons, ainsi que les vieilles dolentes,
Avec leurs cannes aux mentons,
Et leurs gestes, comme à tâtons,
Elles s'entrecognent branlantes,

Derrière un plant gelé d'ormes et de bouleaux,
Dont les livides feuilles mortes
Jonchent le seuil barré des portes
Et s'ourlent comme des copeaux.

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Comme aux âges naïfs, je t'ai donné mon coeur

Comme aux âges naïfs, je t'ai donné mon coeur,
Ainsi qu'une ample fleur,
Qui s'ouvre pure et belle aux heures de rosée ;
Entre ses plis mouillés ma bouche s'est posée.

La fleur, je la cueillis avec des doigts de flamme,
Ne lui dis rien : car tous les mots sont hasardeux
C'est à travers les yeux que l'âme écoute une âme.

La fleur qui est mon coeur et mon aveu,
Tout simplement, à tes lèvres confie
Qu'elle est loyale et claire et bonne, et qu'on se fie
Au vierge amour, comme un enfant se fie à Dieu.

Laissons l'esprit fleurir sur les collines
En de capricieux chemins de vanité,
Et faisons simple accueil à la sincérité
Qui tient nos deux coeurs vrais en ses mains cristallines
Et rien n'est beau comme une confession d'âmes
L'un à l'autre, le soir, lorsque la flamme

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Sitôt que nos bouches se touchent

Sitôt que nos bouches se touchent,
Nous nous sentons tant plus clairs de nous-mêmes
Que l'on dirait des Dieux qui s'aiment
Et qui s'unissent en nous-mêmes ;

Nous nous sentons le coeur si divinement frais
Et si renouvelé par leur lumière
Première
Que l'univers, sous leur clarté, nous apparaît.

La joie est à nos yeux le seul ferment du monde
Qui se mûrit et se féconde,
Innombrable, sur nos routes d'en bas ;
Comme là-haut, par tas,
Parmi des lacs de soie où voyagent des voiles
Naissent les fleurs myriadaires des étoiles.

L'ordre nous éblouit, comme les feux la cendre,
Tout nous éclaire et nous paraît flambeau
Nos simples mots ont un sens si beau

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Très doucement, plus doucement encore

Très doucement, plus doucement encore,
Berce ma tête entre tes bras,
Mon front fiévreux et mes yeux las ;
Très doucement, plus doucement encore.
Baise mes lèvres, et dis-moi
Ces mots plus doux à chaque aurore,
Quand me les dit ta voix,
Et que tu t'es donnée, et que je t'aime encore

Le joug surgit maussade et lourd ; la nuit
Fut de gros rêves traversée ;
La pluie et ses cheveux fouettent notre croisée
Et l'horizon est noir de nuages d'ennui.

Très doucement, plus doucement encore,
Berce ma tête entre tes bras,
Mon front fiévreux et mes yeux las ;
C'est toi qui m'es la bonne aurore,
Dont la caresse est dans ta main
Et la lumière en tes paroles douces :

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Asseyons-nous tous deux près du chemin

Asseyons-nous tous deux près du chemin,
Sur le vieux banc rongé de moisissures,
Et que je laisse, entre tes deux mains sûres,
Longtemps s'abandonner ma main.

Avec ma main qui longtemps s'abandonne
A la douceur de se sentir sur tes genoux,
Mon coeur aussi, mon coeur fervent et doux
Semble se reposer, entre tes deux mains bonnes.

Et c'est la joie intense et c'est l'amour profond
Que nous goûtons à nous sentir si bien ensemble,
Sans qu'un seul mot trop fort sur nos lèvres ne tremble,
Ni même qu'un baiser n'aille brûler ton front.

Et nous prolongerions l'ardeur de ce silence
Et l'immobilité de nos muets désirs,
N'était que tout à coup à les sentir frémir
Je n'étreigne, sans le vouloir, tes mains qui pensent ;

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Fut-il en nous une seule tendresse

Fut-il en nous une seule tendresse,
Une pensée, une joie, une promesse,
Que nous n'ayons semée au-devant de nos pas ?

Fut-il une prière en secret entendue,
Dont nous n'ayons serré les mains tendues
Avec douceur sur notre sein ?

Fut-il un seul appel, un seul dessein,
Un voeu tranquille ou violent
Dont nous n'ayons accéléré l'élan ?

Et, nous aimant ainsi,
Nos coeurs s'en sont allés, tels des apôtres,
Vers les doux coeurs timides et transis
Des autres,
Ils les ont conviés, par la pensée,
A se sentir aux nôtres fiancés,
A proclamer l'amour avec des ardeurs franches,
Comme un peuple de fleurs aime la même branche,

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Bien que déjà, ce soir

Bien que déjà, ce soir
L'automne
Laisse aux sentes et aux orées,
Comme des mains dorées,
Lentes, les feuilles choir,
Bien que déjà l'automne,
Ce soir, avec ses bras de vent,
Moissonne,
Sur les rosiers fervents
Les pétales et leur pâleur,
Ne laissons rien de nos deux âmes
Tomber soudain avec ces fleurs.

Mais tous les deux, autour des flammes
De l'âtre en or de souvenir,
Mais tous les deux, blottissons-nous,
Les mains au feu et les genoux.

Contre les deuils cachés dans l'avenir,
Contre le temps qui fixe à toute ardeur sa fin,

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Chanson de fou (3)

Brisez-leur pattes et vertèbres,
Chassez les rats, les rats.
Et puis versez du froment noir,
Le soir,
Dans les ténèbres.

Jadis, lorsque mon coeur cassa,
Une femme le ramassa
Pour le donner aux rats.

- Brisez-leur pattes et vertèbres.

Souvent je les ai vus dans l'âtre,
Taches d'encre parmi le plâtre,
Qui grignotaient ma mort.

- Brisez-leur pattes et vertèbres.

L'un d'eux, je l'ai senti
Grimper sur moi la nuit,

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Les matines

Moines, vos chants d'aurore ont des élans d'espoir,
Et des bruits retombants de cloche et d'encensoir :

Quand les regards, suivant leur route coutumière,
Montent vers les sommets chercher de la lumière ;

Quand le corps, dégourdi des langueurs du réveil,
Comme un jardin d'été se déplie au soleil ;

Quand le cerveau, tiré des sommeils taciturnes,
Secoue au seuil du jour ses visions nocturnes,

Quand il reprend sur lui la charge de penser,
Et que l'aube revient d'orgueil le pavoiser ;

Quand l'amour, revenu des alcôves aux plaines,
Berce des oiseaux d'or dans ses douces haleines ;

Quand peuplant de regards les loins silencieux,
Les souvenirs charmeurs nous fixent de leurs yeux ;

[...] Read more

poem by Emile VerhaerenReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
 

<< < Page / 31 > >>

Search


Recent searches | Top searches