Ici-bas
Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts ;
Je rêve aux étés qui demeurent
Toujours...
Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours ;
Je rêve aux baisers qui demeurent
Toujours...
Ici-bas tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amours ;
Je rêve aux couples qui demeurent
Toujours...
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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In This World
In this world all the flow'rs wither,
The sweet songs of the birds are brief;
I dream of summers that will last
Always!
In this world the lips touch but lightly,
And no taste of sweetness remains;
I dream of a kiss that will last
Always.
In this world ev'ry man is mourning
His lost friendship or his lost love;
I dream of fond lovers abiding
Always!
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Cradles
Along the quay, the great ships,
that ride the swell in silence,
take no notice of the cradles.
that the hands of the women rock.
But the day of farewells will come,
when the women must weep,
and curious men are tempted
towards the horizons that lure them!
And that day the great ships,
sailing away from the diminishing port,
feel their bulk held back
by the spirits of the distant cradles.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Le long du quai
Le long des quais les grands vaisseaux,
Que la houle incline en silence,
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.
Mais viendra le jour des adieux ;
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.
Et ce jour-là les grands vaisseaux,
Fuyant le port qui diminue,
Sentent leur masse retenue
Par l'âme des lointains berceaux.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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L'idéal
La lune est grande, le ciel clair
Et plein d'astres, la terre est blême.
Et l'àme du monde est dans l'air.
Je rêve à l'étoile suprême,
A celle qu'on n'aperçoit pas,
Mais dont la lumière voyage
Et doit venir jusqu'ici-bas
Enchanter les yeux d'un autre âge.
Quand luira cette étoile, un jour,
La plus belle et la plus lointaine,
Dites-lui qu'elle eut mon amour,
O derniers de la race humaine !
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Le coucher du soleil
Si j'ose comparer le déclin de ma vie
A ton coucher sublime, ô Soleil ! je t'envie.
Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
Elle renaît immense avec l'immense azur.
De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,
Ce regard sombre et doux, dont tu couves encore
Le lys que ta ferveur a fait naguère éclore,
Est triste infiniment, mais n'est pas un adieu.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Silence
La pudeur n'a pas de clémence,
Nul aveu ne reste impuni,
Et c'est par le premier nenni
Que l'ère des douleurs commence.
De ta bouche où ton coeur s'élance
Que l'aveu reste donc banni !
Le coeur peut offrir l'infini
Dans la profondeur du silence.
Baise sa main sans la presser
Comme un lis facile à blesser,
Qui tremble à la moindre secousse ;
Et l'aimant sans nommer l'amour,
Tais-lui que sa présence est douce,
La tienne sera douce un jour.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Prière
Ah ! Si vous saviez comme on pleure
De vivre seul et sans foyers,
Quelquefois devant ma demeure
Vous passeriez.
Si vous saviez ce que fait naître
Dans l'âme triste un pur regard,
Vous regarderiez ma fenêtre
Comme au hasard.
Si vous saviez quel baume apporte
Au coeur la présence d'un coeur,
Vous vous assoiriez sous ma porte
Comme une soeur.
Si vous saviez que je vous aime,
Surtout si vous saviez comment,
Vous entreriez peut-être même
Tout simplement.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Soupir
Ne jamais la voir ni l'entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais, fidèle, toujours l'attendre,
Toujours l'aimer.
Ouvrir les bras et, las d'attendre,
Sur le néant les refermer,
Mais encor, toujours les lui tendre,
Toujours l'aimer.
Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre,
Et dans les pleurs se consumer,
Mais ces pleurs toujours les répandre,
Toujours l'aimer.
Ne jamais la voir ni l'entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais d'un amour toujours plus tendre
Toujours l'aimer.
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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Never To See Or Hear Her
Never to see or hear her,
never to name her aloud,
but faithfully always to wait for her
and love her.
To open my arms and, tired of waiting,
to close them on nothing,
but still always to stretch them out to her
and to love her.
To only be able to stretch them out to her,
and then to be consumed in tears,
but always to shed these tears,
always to love her.
Never to see or hear her,
never to name her aloud,
but with a love that grows ever more tender,
always to love her. Always!
poem by Rene Francois Armand Prudhomme
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